Paroles du 12 octobre 2019

René :

Bonjour, merci d’être là.

Nous allons vous dire pourquoi nous sommes autant engagé.e.s dans l’association Stop Knauf Illange. En ce qui me concerne c’est pour les enfants et les petits-enfants déjà atteint.e.s par des maladies pulmomaires.

Je vais parler d’une chose qui me paraît très importante. Il nous faut être très vigilant.e.s.

Dernièrement la Knauf a fait distribuer, dans les boîtes aux lettres des villes les plus proches de leur usine, une revue de 20 pages où il est écrit ceci, à la page 9 : « (…) nous entendons les doutes de la part des citoyens et nous attachons une réelle importance à y répondre de la manière la plus constructive et transparente possible ».

Alors écoutez bien, dans ce livret, il y a de grandes photos des collaborateurs de la Knauf mais aucune photo de l’usine avec ses cheminées qui fument. À aucune page il n’est écrit la liste des nombreux rejets nocifs. Il n’est écrit nulle part non plus que cette usine utilise comme combustible principal du coke (dérivé du charbon).

Vous pouvez compter sur la Knauf pour vous informer dans la transparence !!

Restez vigilant.e.s car ils disent une chose et ils en font une autre.

Les associations qui vont visiter cette usine bientôt doivent lire les dossiers en profondeur comme nous l’avons fait, pour vérifier, elles-mêmes, qui les informe et qui leur ment.

Sur des pancartes de la manifestation on pouvait lire ceci :

« Knauf = Propagande. Information ? Transparence ? Mon oeil ! »

« L’air que nous respirons ne vous appartient pas ! »

« Illange-Rouen. Même combat ! »                         

Gabrielle :

Je suis outrée qu’on vienne implanter cette usine à 300m d’une école. Sous  prétexte de l’emploi, on empoisonne toute une population.

Je déplore qu’on soit maintenu dans l’ignorance. En France, aujourd’hui, on peut faire n’importe quoi du moment qu’on a de l’argent. Comme Lubrizol à Rouen, derrière les grilles à Illange,  vit tout un petit monde secret. On ne sait pas ce qui s’y trame : les palettes de laine de roche en plein air sans être emballées, m’inquiètent. Où vont les fibres avec le vent et les pluies ? Qu’y a-t-il dans ces tas de déchets ? On ne sait rien.

Je suis aussi très en colère car on décide à ma place et on n’applique pas le principe de précaution. Depuis que l’usine est installée, je ne sais pas ce que je respire comme polluants. Je sais juste que ça sent mauvais.

De grâce Knauf, ne soyez pas hypocrite, cessez de vous revendiquer bienfaiteur de l’humanité. Vous n’êtes qu’un capitaliste parmi tant d’autres qui nous pourrissez la vie. Nous ne nous laisserons pas faire.    

Sylvie :

«  Mon engagement à SKI, c’est une évidence et une nécessité. Lorsque j’ai appris la future implantation de cette usine « au coke », en plein XXIè siècle, j’ai été ulcérée. Ne devions-nous pas être la génération de la transition écologique ? Les différentes COP n’ont-elles pas abouti à la prise de conscience qu’il était grand temps de fermer les usines fonctionnant au charbon, grand temps de privilégier les matériaux bio-sourcés ??
 
 Or, dans le cas qui nous préoccupe, nous habitants du Nord Mosellan, nous avons été trompés !

Trompés par un président du Département qui voulait à toute force redorer son blason après les échecs successifs de sa « Mégazone », trompés par des élus qui n’ont pas étudié le dossier Knauf et se sont laissé berner par ses promesses vagues, trompés par une soi-disant enquête publique, expédiée en plein été, en catimini, et par-dessus tout trompés parce que les dés étaient pipés et les choses avaient été bouclées en amont : M. Macron ayant donné son aval bien avant l’enquête publique. Pendant qu’il prônait l’objectif zéro charbon, il autorisait l’ouverture d’une nouvelle usine fonctionnant avec le dérivé pire du charbon, venu des Pays de l’Est !

Nous revenons en plein XIXè siècle !
 

Oui mais, me direz-vous, les dirigeants de Knauf prétendent à présent que ce recours au charbon ne durera pas, qu’ils vont trouver une autre source d’énergie pour la combustion, dans quelques années (ils ne précisent pas laquelle).
 Alors la mégazone va donc leur servir de cobaye et nous avec !!!
 
 Quand on sait qu’il suffit de deux années d’exposition à ces rejets pour développer un cancer, à quoi nous servira qu’ils arrêtent d’employer le coke dans 4 ou 5 ans ???? En attendant, ils auront contaminé 13 communes alentour, soit 80 000 personnes, avec l’aval de la plupart des majorités municipales, censées protéger leurs administrés !
  

Mais rien n’est perdu. Ce n’est pas parce que l’inauguration aura lieu le 22 octobre qu’il n’y a plus rien à faire, bien au contraire ! L’association SKI est là, se bat pour vous et avec vous ; la procédure judiciaire suit son cours, le dossier est régulièrement étayé de tous les « vices » et « manquements » divers constatés. 
 De nouvelles élections municipales auront lieu dans quelques mois, soyons vigilants, votons pour ceux qui seront soucieux de respecter la santé, l’environnement et la transparence. Les dès sont à présent dans nos mains !
 
 Et puis, à votre mobilisation, on voit que la résistance a les reins solides. Aussi, si chacun d’entre vous pouvait entraîner dans son sillage 5 nouvelles personnes à adhérer à l’association SKI, parce que l’union fait la force, parce que la justice a un coût, nous rendrions vrai l’adage : « ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières » 

Danielle :

Bonjour,

Mon but est de rappeler que les questions environnementales concernant la pollution sont plus que jamais d’actualité au quotidien.  Le choix qui a été fait pour Illange est encore une preuve supplémentaire de l’inaction de l’état et de sa complicité…

Avant tout, je tiens à remercier tous les participants pour leur présence et leur soutien dans nos actions.

La terre est en train de mourir.
 Elle se noie.
 Elle est écrasée par un déluge de pesticides,
 De pollution toxique.
 La science ne la sauvera pas.
 La technologie ne la sauvera pas.
 Elles sont ses ennemies.
 Nous devons nous opposer à cela tout de suite.

Gérard :

Nous sommes à la veille de voir cette usine fonctionner 24h sur 24 et 330 jours par an.

Nous savons maintenant que les procédures pour le permis de construire ont été d’une part confidentielles pour ce qui est du permis initial, d’autre part bafouées pendant la construction. L’usine a en effet été rapprochée de plusieurs dizaines de mètres des habitations en toute connaissance de cause. L’usine qui a été construite est une autre usine que celle autorisée par le permis de construire.

Nous savons que les procédures pour obtenir l’autorisation d’exploiter  ont été détournées ou vidées de leur sens, réduites à un simulacre de consultation de la population alors que tout était déjà scellé entre Knauf et Macron depuis plusieurs mois.

Nous savons que les emplois promis à la main d’œuvre locale pour la construction ont massivement profité aux travailleurs détachés polonais, roumains, autrichiens, hongrois, tchèques et d’autres.

Nous savons que sur les 123 emplois promis pour faire fonctionner l’usine, 40 sont des mutations internes.

Nous savons que nos élus continuent à se retrancher aveuglément derrière les avis des services de l’état alors que nous avons découvert que l’Autorité Régionale de Santé a émis un avis favorable sans avoir eu le temps ni la volonté d’étudier le dossier.

Nous savons que l’avis de la Mission Régionale d’Autorité Environnementale si souvent mis en avant a été rédigé faute de moyens  par des agents de la préfecture.

Dans ce contexte de procédures galvaudées et de promesses non tenues, que pouvons-nous espérer si ce n’est la poursuite de cette attitude méprisante au regard de la population, que Knauf essaie d’acheter en arrosant les clubs de sports environnants.

Nous devons rester vigilants, nous ne sommes qu’au début de cette histoire qui porte sur 15 ha alors qu’il y en a 130 à industrialiser.

Allons-nous laisser ces comportements perdurer et voir sans réagir se construire une zone polluante, destructrice du climat, et irrespectueuses des règles qui nous gouvernent ?

Nous aurons l’occasion en mars prochain de demander des comptes à ceux de nos élus qui ont été favorables à ce projet funeste. Souvenons-nous d’eux au moment où nous mettrons notre bulletin dans l’urne et faisons par ce geste en sorte qu’ils soient écartés du pouvoir. Il en va de notre santé, de la protection de notre environnement et du maintien en vie de la démocratie.

Gardez bien cela en mémoire, il reste environ 115 ha à céder….   Plus jamais ça… rendez-vous au 15 et 22 mars prochains.

Christine :

J’interviens en tant qu’Attac Moselle, nous soutenons à 100% cette mobilisation car Knauf remplit tous les critères qui justifient  qu’ Attac s implique.

Knauf pollue, donc a un effet négatif sur le climat notamment en utilisant de l’énergie fossile à travers le coke.

Il s’est installé sans réellement consulter la population et les experts : nous a-t-il demandé notre avis ? NON !

C’est encore une fois le profit qui gagne sur notre santé et sur la démocratie !

Nous voulons combattre ce système qui permet que l’argent prenne le dessus sur nos vies !