Billet personnel de Jean-Luc Pierré.
Les communes concernées par l’enquête publique ont délibéré et donc, donné un avis sur l’implantation de l’usine KNAUF. Si certaines d’entre elles sont restées prudemment à l’écart du débat (Uckange, Florange, Volstroff…) d’autres, par leurs prises de positions « défavorable » ont participé à éclairer un débat que certains auraient préféré dissimulé.
Parlons donc de Distroff avec la prise de position indiscutable et argumentée de son maire, parlons de Stuckange dont le maire a été désavoué par tout son conseil municipal (mis en minorité, il aurait peut-être du démissionné de sa fonction, non?), parlons aussi de Guénange qui a manifesté son avis « défavorable a une grande majorité.
Parlons aussi de ces oppositions municipales qui ont pris ces mêmes avis « défavorables » dans des situations très difficiles : les deux listes d’opposition à Yutz, la liste d’opposition à Terville, celle de Bertrange, celle de Kuntzig avec la démission immédiate d’un conseiller qui ne se reconnaît plus dans les décisions de son maire. Parlons aussi de l’opposition municipale de Thionville, dont le maire a tout simplement refusé d’en débattre.
Et pour les autres ? On peut légitimement s’interroger : à quelle question ont-ils répondu ? Parce que la vraie question était : êtes vous favorable à l’implantation d’une usine très polluante, générant des effluents dangereux pour la santé et de grandes quantités de gaz à effet de serre ?
Croyez-vous qu’à Yutz, le maire propulsé dans son fauteuil par la volonté du Président du Conseil Départemental, principal porteur du projet, a répondu à cette question ? Ou n’a-t-il qu’acquiescé aux desiderata de son maître, par ailleurs employeur de sa femme?
Et à quelles questions ont-ils donc répondu, ces maires de Illange dont l’école est à 300m de l’usine, de Bertrange qui utilise sa gazette municipale pour régler ses comptes, de Kuntzig qui se targue d’être le seul connaisseur du dossier, de Stuckange mis sérieusement en minorité par son conseil municipal ? N’ont-ils tout simplement pas cédér à la menace de se voir supprimer des subventions départementales pour approuver au sacro-saint nom de la réindustrialisation nécessaire du Nord Moselle ?
Et que penser du maire de Thionville et Président de l’Agglo Porte de France, refusant tout débat au Conseil Municipal sous prétexte qu’il y en avait eu un en Conseil d’agglomération et refusant de nous prêter une salle pour y tenir une réunion d’informations. Lui aussi, sous le fallacieux prétexte de la réindustrialisation oublie qu’il a, un jour prêté le serment d’Hippocrate.
Mais la palme de l’hypocrisie revient sans contexte au maire de Terville. Il nous a reçus durant deux heures de discussions policées et urbaines pour affiner l’organisation d’une réunion débat au 112 avec la participation de KNAUF. Manifestation qui s’est déroulée sans heurts et dans le souci du respect mutuel.
Changement total de ton lors du Conseil Municipal du 17/10 : dénigrement total de notre action suscitant nausées et hauts de cœur dans l’assistance, agression verbale envers une conseillère d’opposition, louanges sans fin adressées au Président du département et au Président de l’Agglo.
On comprend alors son cynisme et sa duplicité : en fait, il a fait monter les enchères et monnayé son soutien au projet KNAUF contre une subvention de 390k€ du département pour un projet routier, et contre le soutien du Président de l’Agglo Porte de France à ses projets urbanistiques.
Voilà donc, qu’en fait, les trois-là : le Président du Conseil Départemental, le Président de l’Agglo et Maire de Thionville et le Maire de Terville, qui se détestent tous mutuellement et cordialement s’instituent en nouveau Triumvirat local : les nouveaux maîtres de la politique locale, les autres ne sont que leurs valets.
Jean Luc PIERRÉ