Vous connaissez peut-être l’île de Lanzarote appelée aussi île des Volcans qui fait partie des Canaries. Elle obtient en 1993 le titre de réserve de biosphère par l’Unesco, elle fait le choix d’un développement économique durable, son souci étant de sauvegarder l’environnement et ses ressources naturelles. Si vous allez sur cette île, vous n’aurez pas de pollution visuelle : aucun panneau publicitaire ne vient agresser votre vue. À l’hôtel, vous lirez sur le mur un avertissement : ne gaspillez pas l’eau, pareil au restaurant si vous optez pour le buffet froid : ne gaspillez pas les aliments, prenez seulement ce dont vous avez besoin… À qui doit-on cette île préservée ? À un artiste, homme de génie, Cesare Manrique qui n’hésite pas à s’insurger contre les promoteurs de l’époque. Nous sommes dans les années 80, époque où l’on bétonne à tout va. Grâce à sa ténacité, à son génie aussi, l’artiste parvient à ses fins : l’île est une merveille, un exemple pour toute la planète au point de vue écologique. On a beau faire preuve de témérité, d’audace, il faut avoir des appuis politiques. L’artiste peut réaliser son œuvre grâce à son ami d’enfance José Ramírez Cerdà devenu l’homme le plus important de l’île puisque Président du Cabildo Insular, c’est-à-dire le conseil insulaire.
Interrogeons-nous à présent sur le titre de cet article : cela tient quelquefois à bien peu de chose… Si Cesare Manrique n’avait pas connu personnellement Cerdà ? Si l’homme politique ne lui avait pas accordé les crédits nécessaires pour concrétiser son projet ? L’île de Lanzarote serait un territoire de 845 km2 jalonné de constructions bétonnières et inesthétiques au possible. Cesare Manrique a eu de la chance de croiser José Ramirez Cerdà qui a compris qu’une œuvre est éternelle contrairement à un mandat électoral… L’artiste fait l’éloge de la beauté, le monde est beau, préservons-le. À l’instar de Manrique nous disons : la Moselle est belle, sachons la préserver. Le slogan des manifestants contre l’usine de laine de roche est clair : La Moselle n’est pas une poubelle ! En fait nombreux sont les hommes politiques en Moselle qui exercent un abus de pouvoir : cela va du Maire au Préfet. On connaît leur penchant pour les subventions. C’est ce qui se passe actuellement en Moselle Ouest. Les élus qui soutiennent le projet Knauf ne tiennent pas compte de l’avis de leurs administrés. Ont-ils seulement lu les remarques inscrites dans les registres de l’enquête publique ? On est en droit de se le demander. Pourtant elles sont criantes de vérité ces remarques mais ils les ignorent. Par exemple ce couple qui vient juste d’emménager à Bertrange et qui me dit, surpris, lorsque je lui tends la gazette n°1 de stop.knauf : « Mais nous on n’a appris la nouvelle qu’après l’achat de la maison. Le Maire ne nous a pas prévenus, le notaire non plus. Vous pensez bien qu’on n’aurait pas acheté le terrain, on est juste en face de l’usine ! » Non messieurs les élus, rien ne peut motiver un tel projet, sinon l’appât du gain. Vous restez sourds aux appels de la population mosellane. C’est une honte, c’est un scandale !