Gabrielle – Bon, René, écoute, voilà ce que je voudrais dire aux gens : « Qu’attendez-vous pour nous rejoindre ? Que faites-vous de vos soirées ? Le match de foot, le film à la télé, l’ordinateur, sont-ils devenus plus importants pour que vous ne sortiez plus le bout du nez après 20h ? Stop Knauf Illange se bat pour vous, pour vos enfants. C’est maintenant qu’il faut réagir, qu’il faut montrer votre mécontentement. Les militants qui veulent se faire entendre, ont eux-aussi des enfants à faire dîner, des copies à corriger, des lessives à faire tourner, la salle de sport à fréquenter. Et pourtant ils répondent présents pour faire la haie d’honneur aux différents élus des conseils municipaux… »
René – Hé ! Gabrielle, je comprends ton impatience. Nous voudrions tous soulever les foules et renverser les montagnes, mais… est-ce que nous y parviendrons en culpabilisant les gens ? Je crois que c’est à chacune et chacun de déterminer là où elle et il mettent leur temps. Il y a d’autres causes. Nous mêmes ne sommes ni des Zorro, ni des superwomen…
Richard – D’accord, René, mais nous sommes tout de même un peu des lanceurs d’alerte. Cela fait un petit moment maintenant que nous appelons, que nous encourageons, à nous rejoindre. Ce n’est pas une corvée.
Gabrielle – Au contraire, à faire le pied de grue pendant quelques heures, pancartes à la main, ça crée des liens, nous sommes solidaires, commençons à nous connaître, apprenons même la géographie, allons à Kuntzig, découvrons Guénange, Bertrange…
Richard – Nous en sortons plus forts. Et je voudrais dire aux gens qu’ils viennent discuter avec nous pour s’en rendre compte, pour s’informer, pour adhérer.
René – Bien sûr, ce serait formidable d’avoir davantage de soutien, davantage de monde dans l’association. Mais les gens ne sont pas tous logés à la même enseigne. Certaines personnes ont leur énergie prise uniquement pour rester vivantes… Il n’y a pas de « petites » actions. Il faut valoriser la moindre « petite » action qui permette aussi d’avancer. Si nous avons convaincu quelques personnes de signer la pétition, de déposer une remarque dans le cahier d’enquête, d’assister à une réunion, et cætera, c’est déjà une victoire, non ?
Gabrielle – Évidemment, tu as raison, René, mais moi, je suis en colère. Je voudrais que tout le monde sache comment ceux qui ont le pouvoir de décider pour nous sont en train de préparer le terrain pour nous enfumer. Je suis au supplice de voir que certaines personnes préfèrent se boucher les oreilles, et trouvent déjà qu’il y en a assez, de tous ces discours sur Knauf. Mais bientôt c’est le nez qu’il faudra qu’elles se masquent, tellement l’air sera mauvais. Et quand elles auront du mal à respirer, eh bien, il sera simplement trop tard.
Richard – Bon, ce que tu veux dire aux gens, Gabrielle, c’est tout simplement : « Vous êtes les bienvenus, sachez-le. Chacun d’entre vous a sa pierre à apporter à l’édifice. Cette bataille nous la gagnerons grâce à tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté. »
Gabrielle – Oui, Richard, et pour ce faire, une seule recette : IL FAUT SE BOUGER !!!