Inutile de nous le demander, cela se sent, cela se voit, cela s’entend, l’usine Knauf a repris son activité… ou a bien tenté de la reprendre, si on considère qu’on ne sait pas vraiment si elle n’a jamais produit quoi que ce soit de commercialisable !
En effet, mercredi 10 juin à 20h, une fumée noire et dense, s’élevait dans le ciel illangeois. Elle avait presque réussi à se faire oublier cette usine à charbon malgré sa cheminée imposante visible à des kilomètres à la ronde…
Ah ces beaux experts de la production de laine de roche qui, du sommet de leur art, nous ont vendu une usine exemplaire pour fabriquer un matériau qui ne le serait pas moins et dont nous aurions taaaaant besoin !
Issue de la toute dernière « innovation » de la fin du dix-neuvième siècle… on sait que la laine de roche est tout sauf révolutionnaire et loin d’être propre. Mais si ça peut être produit « pas-cher », qu’importe la pollution pourvu qu’il y ait l’ivresse… des bénéfices.
Mais trêve de sarcasmes, cette usine pollue et c’est notre responsabilité de citoyen, habitant du secteur, de poursuivre notre action de vigilance active et offensive pour le bien-être de tous.
Cette vigilance, c’est aussi la mission de l’État notamment à travers les services de l’Inspection des installations classées. Et leur dernier rapport suite à une visite du 26 mai 2020 se veut rassurant : « les constats ne suscitent pas d’observation. »
Pourtant, la lecture de ce rapport appelle quelques remarques sérieuses :
- la vitesse de l’émissaire E1 n’est pas respectée,
- la mesure des amides en sortie de E5 est défectueuse,
- la surveillance des émissaires E6 à E14 n’a pas été réalisée malgré l’engagement de l’exploitant.
- La concentration trop élevée d’arsenic dans les poussières de traitement de fumée du cubilot et son caractère dangereux ne sont pas expliqués mais rassurez vous, le site de St Egidien découvre qu’il produit la même concentration d’arsenic ! C’est pas comme si cette usine allemande tournait depuis 10 ans, hein !
Mais… c’est pas grave, l’État veille.
Le même « État » qui s’occupe de la catastrophe de Lubrizol, pourriez-vous vous interroger à la lecture de l’article ci-dessous publié en première page du Canard Enchainé du 10 juin 2010 ?
Quelle chance que le site ne soit pas classé Seveso, non ?
Mais… si les sites Seveso (et les conséquences d’un accident) sont traités de la sorte, que pourrait-on imaginer des sites plus petits comme celui de Knauf à Illange où l’exploitant ne tient pas les engagements qu’il prend devant l’Inspection ?