Aujourd’hui, dans notre société du paraître, l’image de marque est capitale. Knauf Insulation en sait quelque chose depuis qu’il est venu se frotter à une bande d’irréductibles riverains.
Nuiraient-ils à sa réputation ? Il est vrai que lorsqu’on est obligé de faire appel aux forces de l’ordre pour calmer la population, lorsqu’on déploie les grands moyens, un drone de surveillance et d’observation survolant l’espace, nous nous posons des questions.
Mais ce bienfaiteur de l’humanité croyait que nous allions lui ouvrir les bras, nous prosterner devant lui parce que dans sa grande générosité, il nous offrait sur un plateau 123 emplois !
Il aura beau mettre un toit végétalisé sur son usine, l’entourer de jardins, l’agrémenter d’arbres (pour masquer la triste réalité), son image est bel et bien ternie.
M. Knauf, ce n’est pas en multipliant les réunions que vous réussirez à nous amadouer. Vous êtes un gros pollueur. Cessez de vous faire passer pour ce que vous n’êtes pas. Votre but est le profit. Vous n’aimez pas qu’on vous traite de pollueur et pourtant…
Vous parlez maintenant de transparence. C’est le principe même du « tout montrer, tout voir ». Pourquoi faire disparaître l’énorme tas de déchets de production photographié le 4 octobre 2019, juste avant l’inauguration du 22 octobre ? Vous niez effrontément : d’après vous, aucun résidu n’est stocké dans l’usine. Tout est recyclable ! Sauf qu’à ce jour, selon la Préfecture, la briqueterie tant vantée n’est pas en service et que rien ne nous prouve que tout pourra y être reconditionné en combustible. Rappelons que vous avez sorti cette briqueterie de votre manche après votre échec luxembourgeois, dû en partie aux 4.000 tonnes de résidus non recyclables pour lesquels vous n’avez pas su ou pu ou voulu dire où ils iraient.
Pourquoi ne répondez-vous pas aux habitants de Surdulica-Aux-Jolis-Crassiers ? Le village bénéficie de dépotoirs (qualité Knauf) autour de l’usine et maintenant à l’intérieur également. Vous vous empressez de minimiser les conséquences de votre pollution sur la population alors même que des taux très élevés de microparticules et autres poisons toxiques sont mesurés dans l’air et qu’augmentent les cancers et affections pulmonaires de ces braves gens dont le seul tort est de vous avoir vu rappliquer comme un vautour pour racheter une usine déjà pourrie construite dans les années 1970 (idem à St Egidien et beaucoup de vos usines d’Europe de l’Est). Si l’on vous écoute, tout est de la faute des communistes serbes (et autres) de l’époque. Vous avez pourtant inondé la presse locale et internationale des prétendues améliorations que vous auriez apportées, à coups de millions d’euros. À part augmenter la productivité de l’ancienne usine Vunizol et donc vos profits, vous n’avez pas fait grand-chose pour diminuer la pollution. C’est bien pour cette raison que la population et les autorités de Surdulica veulent vous voir déguerpir. Les gens veulent travailler pour vivre, pas pour mourir plus vite ! Vous réfutez toutes les accusations, vérifiées pourtant dans l’étude des autorités serbes parue en 2017, en prétextant que les mesures de sécurité et de protection de la santé en place sont conformes à la législation. Aujourd’hui, à Illange, nous ne pouvons pas nous contenter de ce genre de réponse, et ce que nous faisons contre vous, c’est aussi pour Surdulica que nous le faisons.
Nous demandons des mesures de suivi environnemental, sanitaire et épidémiologique à long terme. Vous devez abandonner le charbon. Vous devez contrôler non seulement votre pollution en continu mais aussi communiquer les résultats sans les altérer comme vous le faites à Surdulica.
Inutile d’insister, à Illange, vous n’aurez jamais pignon sur rue, que vous l’isoliez ou pas !