« J’adore Surdulica », un blog ordinaire devenu farouche opposant à Knauf

Волим Сурдулицу

Le 1er mars 2020. Article traduit de Волим Сурдулицу

Si je dis que chaque mot des textes de ce blog a été extrêmement pesé et vérifié, je doute que beaucoup de gens me croiront. Pourtant, je dirais que chaque habitant de Surdulica, même toi cher lecteur, a influencé directement ou indirectement les textes de ce blog dans la forme où ils existent aujourd’hui. Car, en tant que créateur et auteur de ce blog, j’ai beaucoup écouté les gens et parlé avec eux. J’ai découvert leurs problèmes-clés et ne les ai pas cachés. J’ai révélé sans crainte tout problème que je pensais digne d’attention.

Je dirais qu’il est enfin temps de commencer à démêler certains aspects de la réalité de la vie à Surdulica, tapis dans la « boîte de Pandore ».

Pourquoi Knauf est-il devenu le sujet principal de ce blog, mentionné ici plusieurs fois par mois? Parce que notre petite ville est pleine de personnes jeunes et que les hôpitaux peinent à compter les patients atteints de tumeurs malignes.

Ces jours-ci se répand l’opinion que Knauf serait devenu moins polluant, probablement parce que les capteurs non officiels affichent des valeurs inférieures à celles relevées précédemment, et aussi parce que nous avons oublié les textes du Dr Mirjana Andjelkovic Lukic : « Cessez de nous empoisonner » et « Comment tuer l’air pur », où elle nous met en garde, arguments scientifiques à l’appui, contre les dangers de la pollution à doses faibles mais constamment présentes dans notre environnement. Depuis le début de cette année civile, les habitants ont été exposés à de plus faibles valeurs de pollution le jour (ces valeurs restant plus élevées la nuit), mais cette pollution moins aiguë reste constamment dans les basses couches de l’atmosphère. En outre cet hiver n’a pas été particulièrement rigoureux jusqu’à présent et il est probable qu’il restera assez doux. Nous n’avons donc aucune raison de nous réjouir.

Personne ne voulant s’intéresser sérieusement à la question, « J’adore Surdulica » ne pouvait pas la laisser dans l’ombre et c’est pourquoi il la rappelle constamment. Nos média « transparents, objectifs et investigateurs » ont fourni de gros efforts pour écrire le moins possible sur Knauf à Surdulica. Je les remercie de m’avoir rendu la tâche difficile, c’est ce qui m’a encouragé à informer les habitants de ce problème essentiel. Je sais que ces media nous rejoindront bientôt, lorsque l’histoire sera « vendable », et je publierai alors leurs noms, c’est sûr.

À vous qui, à Surdulica, vous occupez d’écologie, officiellement ou officieusement, j’adresse également mes remerciements car vous m’avez en quelque sorte contraint à étudier une bonne part des questions environnementales qui vous ont été enseignées pendant vos études et à exécuter le travail à votre place en attendant que vous vouliez bien le faire vous-mêmes. Il en va de même pour les avocats, bien qu’il y ait heureusement des exceptions. 

Une mention spéciale devrait être réservée aux professionnels de la santé (heureusement, là aussi, tous ne sont pas concernés) qui n’ont pas rendu publiques leurs observations sur l’état de santé de la population locale.

Et vous, les enseignants ? Qu’attendez-vous ? Vous êtes avec les enfants et vous regardez les cheminées! Vous êtes-vous jamais demandé si votre rôle dans la société ne va pas au-delà du strict enseignement ?

Maintenant que nous savons qui a tenté ou pas d’aider son voisin, son cousin, ses connaissances, toute la communauté, voici quelques faits précis liant la pollution aux événements:

– un travailleur de Knauf est décédé en 2018 d’un cancer du côlon.

– trois femmes enceintes (ce chiffre est vérifié mais est peut-être inférieur à la réalité) perdent presque simultanément l’enfant qu’elles portent en raison de malformations sur elles. J’ai contacté une de ces femmes, sans réponse d’elle pour l’instant. Cette question est très sensible et douloureuse car ces femmes ont terriblement souffert, mais il n’est pas dans l’intérêt d’autres femmes enceintes, de leur divulguer ces souffrances. Qu’est-il arrivé à ces enfants à naître? J’exhorte ces femmes à trouver la force de parler car leur silence peut encourager le pollueur à continuer à tuer nos enfants. Je précise que l’une de ces femmes est une professionnelle de la santé.

– dans le hameau d’Alakince, le taux de mortalité des jeunes est alarmant.

Je me permets de rappeler que, depuis le tout début, je suis conscient qu’en lançant certaines alertes, je peux heurter des personnes dont je ne partage pas les opinions et que la vérité peut agacer. Qu’elles sachent que leur silence, y compris envers elles-mêmes, porte atteinte à la vie humaine.

Les amis qui suivent régulièrement « J’adore Surdulica » contribuent énormément à la diffusion de toute la vérité et j’écrirai également à leur sujet, le moment venu.