Nous relayons régulièrement ce qui se passe à Soissons (Courmelles, plus précisément) face au projet d’implantation de l’usine Rockwool, car contrairement à ce que nos adversaires ont cru bon, à un moment, de nous reprocher, nous ne sommes du genre « Pas de ça chez moi ! » (Nimby – Not in my backyard – pour les adeptes du globiche) et nous apportons notre soutien total à Stop Rockwool.
Il existe deux différences notables dans les deux situations, mais il y a surtout de formidables similitudes.
- Rockwool veut produire à l’électricité, ce que Knauf a reconnu ne pas savoir faire.
- Rockwool a organisé une « concertation » en 2019, contrairement à Knauf qui a débarqué à la hussarde après avoir obtenu l’accord de l’Élysée pour une procédure « voie rapide » (fast track en langage administratif niveau IV) et un vote favorable du CD57 passé inaperçu début 2018, la population n’étant informée que par un article élogieux du RL fin mai 2018.
Pour le reste, les deux dossiers sont tout à fait similaires :
- Processus de production de même type avec génération des mêmes poisons et nuisances, à l’exception du dioxyde de soufre et du volume de CO2 rejeté.
- Soutiens politicien, financier et institutionnel à l’identique pour chaque projet : Conseil départemental (Patrick Weiten) et agglo du grand Soissons (Alain Crémont, maire de Soissons et président de l’agglo), les aides financières mobilisées, les moyens de propagande en faveur des projets, approximations proches du mensonge par omission, mantra du « tout pour l’emploi », matraquage du « N’ayez pas peur bonnes gens, c’est pour votre bien et celui du territoire », méconnaissance des aspects techniques du dossier, ignorance crasse et volontaire des enjeux environnementaux et sanitaires par les décideurs de droit auto-divin.
- Absence de volonté de développement des alternatives à l’isolation minérale polluante en innovant dans de vraies solutions biosourcées et soutenables. Nous restons pour notre part persuadés que le sacro-saint marché contraindra sous peu les Chevaliers du minéral à faire plancher leurs bureaux d’études et de recherches sur ces innovations nécessaires et il n’est d’ailleurs pas impossible que ceux-ci y travaillent déjà.
Autant l’opposition à Illange s’est organisée rapidement du fait de la brutalité de l’annonce en 2018, autant celle de Soissons a mis quelque temps à se mettre en place. La venue de Rockwool était dans les cartons depuis 2008, mais faute de début de concrétisation, la population du Soissonnais n’a pas été alertée avant mi-2019. Depuis mi-2020 les opposants ont su s’organiser et se structurer autour de Stop Rockwool et nous sommes fiers de pouvoir leur prêter main-forte autant qu’il est dans nos moyens et aussi longtemps qu’il le faudra.
Il s’est trouvé dans le Grand Soissons des maires et des élus qui ont le courage de faire valoir leur ferme opposition, malgré l’omniprésence des réseaux d’influence d’Alain Crémont. À l’opposé de ce que nous avons connu à Illange, le Maire de Courmelles, première commune concernée par le projet Rockwool, ne cède pas au chant des sirènes et subit de ce fait toutes les pressions imaginables. D’autres opposants (dont un député LREM…) ont probablement des comptes à régler avec le PiWi picard et la défense de l’environnement et de la santé n’est probablement pas leur motivation première (mais nous serions heureux d’être démentis par les faits sur ce point).
Nos amis de Soissons bénéficient, si l’on peut dire, d’un cadre réglementaire différent de celui qui a favorisé la venue de Knauf. En effet, il n’est pas possible à Rockwool de démarrer ses travaux avant la clôture de l’enquête publique. Rappelons-nous les mystifications de Knauf, de Mr PiWi et de ses affidés, dont principalement Daniel Perlatti, Maire d’Illange, lors de la réunion publique d’Illange le 11-9-2018 à Illange, alors que les travaux avaient démarré trois mois plus tôt, officiellement autorisés pour terrassement et drainage, alors qu’il est prouvé par les photographies que nous avons diffusées et remises aux juges du Tribunal administratif de Strasbourg, qu’en septembre 2018 les fondations de la future usine étaient déjà en train d’être coulées, au mépris de la réglementation en vigueur à l’époque et des termes de l’autorisation de début de travaux accordée par le Maire d’Illange.
Cependant, il semble se confirmer à Illange que la précipitation n’engendre pas l’efficacité, si nous en jugeons par les difficultés persistantes de Knauf à stabiliser sa ligne de production, près d’un an après le démarrage officiel de la production déclaré par Knauf en décembre 2019, et de respecter ses propres objectifs de production et de commercialisation. La production de rebuts a, quant à elle, dépassé toutes les « espérances ». Est-ce à ce titre que l’usine Knauf a été récompensée comme « Usine de l’année » par un comité confraternel sorti de l’ombre, à la manière des éditeurs se répartissant le prix Goncourt à tour de rôle ?
Pour vous informer sur l’évolution de la situation à Soissons :