Stop Knauf Illange n’a cessé de dénoncer l’irresponsable légèreté, selon nous, avec laquelle les autorités ont accordé à Knauf Insulation l’autorisation d’exploiter son usine d’Illange. Les promoteurs politiques de cette implantation et Knauf Insulation ont répété à l’envi : « L’Agence régionale de Santé (ARS) a donné un avis favorable ». À ce jour nous n’avons toujours pas obtenu de l’ARS les documents préparatoires à l’émission de son avis favorable. Nous savons que l’implantation de l’usine Knauf a été réalisée selon la procédure accélérée (« fast track ») décidée par la Présidence de la République début 2018 [document PDF] et nous nous interrogeons, légitimement, sur les modalités concrètes de l’avis favorable émis par l’ARS. Nous ne pouvons pas nous contenter de l’argument d’autorité : si l’ARS donne un avis favorable, c’est qu’il n’y a pas de risque. Suivant en cela l’avis de la Commission d’Accès aux Documents Administratifs (CADA) daté du 19 décembre 2019 et après une première réponse de l’ARS en date du 21 janvier 2020 – que nous considérons comme insuffisante -, un nouveau courrier a donc été envoyé à l’ARS le 5 mars 2020 pour solliciter à nouveau la communication de la méthodologie adoptée ainsi que des éléments concrets et écrits qui ont déterminé l’avis favorable de cet organisme.
Au-delà des poisons émis par Knauf et de ses pitoyables errements de démarrage, nous sommes maintenant dans cette étrange – et dangereuse – situation où les vies de dizaines (ou centaines) de milliers d’entre nous sont en danger, sans parler des vies qui sont déjà éteintes par milliers, ailleurs comme ici.
Nous devons complètement modifier nos comportements, nos habitudes, nos activités, afin de préserver, autant que possible, notre santé et celle des autres. Nous le ferons.
Que dire des décisions prises par les autorités si ce n’est que celles-ci ont beaucoup tardé à prendre conscience de la gravité de la situation sanitaire mondiale et de ses inévitables conséquences sur notre pays, malgré les informations reçues des pays atteints avant nous par la pandémie. Depuis janvier 2020 jusqu’à la fin de la semaine dernière, les déclarations inconséquentes de plusieurs de nos ministres (Santé, Education nationale, Intérieur, pour ne citer qu’eux) font sérieusement douter de leur compétence. Nous espérons que leur responsabilité sera engagée et le cas échéant judiciairement mise en cause, qu’ils aient ou non conservé des fonctions dont nous les considérons indignes.
Nos dirigeants, et ceux qui les ont précédés, nous confrontent aux conséquences de leurs politiques qui ont « désarmé » (puisque nous sommes en « guerre » contre le Covid-19) l’ensemble de nos services publics de santé, lesquels sont en première ligne pour nous aider à affronter l’épidémie. Le système de santé déjà mal en point pour assurer ses missions dans une situation ordinaire, se retrouve avec des moyens matériels et surtout humains nettement insuffisants dans la situation exceptionnelle que nous connaissons. Certes, si la France était restée le meilleur système de santé au monde comme elle le fut naguère, nous n’aurions pas évité d’être touchés par le virus ; au moins les personnels soignants auraient-ils été mieux équipés et en nombre supérieur pour le combattre et le nombre de victimes aurait vraisemblablement été moins élevé qu’il le sera. Mais avec des si…
Contrairement à ce qui est proclamé, nous ne pouvons même pas être certains que les leçons humaines et sociales de ce désastre annoncé seront toutes tirées lorsque la situation sanitaire sera redevenue normale. Il nous est tellement caché et tellement menti, principalement sur les sujets les plus importants, que le doute est plus que de rigueur, le doute est un devoir. La santé des populations, quand elle est prise en compte, ne l’est que du bout des chiffres, économiques de préférence, et elle n’est pas un élément déterminant à l’heure des choix. Le déshabillage méthodique de notre système de santé (prévention, soins et recherche) est là pour le prouver.
Voyons dans ce confinement contraignant mais indispensable, une opportunité : celle de remettre en cause dans nos esprits les divers dogmes qui nous sont assénés à longueur de discours et de journaux télévisés. Dans les années 1980, Margaret Thatcher, Premier ministre du Royaume-Uni, pendant qu’elle attaquait le système social de son pays, avait dit : « There is no such thing as society » (La société, ça n’existe pas). Les faits prouvent le contraire, une fois de plus.