Knauf : Des promesses non tenues !

La ville de Yutz publie dans son dernier bulletin municipal, un article qui traite des premiers résultats des analyses de la qualité de l’air à la sortie des cheminées de l’usine Knauf. Cet article nous a interpellés tant par les résultats publiés que par leur côté partiel. Nous avons rencontré Madame la Maire de Yutz pour échanger sur ces éléments.

Il ne nous a pas été donné d’accéder aux éléments dont disposait la Ville, mais il ressort de cet échange, que la ville disposait d’éléments sans doute fiables parce qu’émanant du labo certifié Cofrac qui fait les mesures, mais partiels.

Dans sa volonté de satisfaire à sa promesse de campagne, d’informer ses administrés sans filtre, l’équipe municipale nous semble avoir fait preuve de précipitation en publiant des éléments incomplets. Il ressort de cette communication, qu’elle laisse les lecteurs avertis sur leur faim, ouvre la place à des spéculations sur l’importance des manques, et n’atteint pas à l’objectif d’une information complète, claire et pédagogique sur ce sujet complexe.

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Les mamans de Surdulica

Quelques nouvelles de Surdulica en Serbie où la population se plaint toujours d’une pollution importante de l’usine Knauf.

Un collectif- « Mama Šapčanke » « Les mamans de Surdulica » s’est créé pour exprimer son mécontentement face à l’air pollué de cette ville. Selon cet article, « les gynécologues de Surdulica auraient remarqué une augmentation de fausses couches, mais il semble qu’il ne soit pas encore temps d’en parler ouvertement ».

D’autre part, des habitants de Surdulica ont envoyé une lettre à l’attention du ministre de la Protection de l’environnement. Celle-ci indique que le ministère devrait former une équipe d’experts qui examinerait de manière objective l’impact sur l’écosystème de l’entreprise allemande. Les habitants soulignent qu’il n’est plus possible de vivre normalement à Surdulica et qu’il faut trouver un nouvel emplacement pour cette industrie sale en dehors de leur ville, considérée comme une région d’exception en raison de ses particularités naturelles. Ils estiment également avoir le droit constitutionnellement garanti à un air pur sans «particules de polluants autorisées», et le droit à des conditions d’une vie locale saine. Ce qui est désormais totalement impossible.

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L’eau un bien commun à protéger

À l’occasion de la Journée Mondiale de l’Eau ce dimanche 21 mars, plusieurs organisations des Vosges ont lancé cet appel auquel Stop Knauf Illange s’est associé :

« Notre en eau est en danger. Rassemblons nous pour l’Eau dans les Vosges !
Il est acquis que notre ressource en eau est menacée dans l’ensemble du département. Les sécheresses répétitives depuis plusieurs années font prendre conscience à chacun.e de la pression qui s’exerce sur cette ressource vitale.
Il faut en finir avec les activités humaines destructrices de la ressource en eau.
Il faut en finir avec l’accaparement de l’eau à des fins de marchandisation.
L’eau est un bien commun de l’humanité à transmettre aux générations futures.
Il est urgent de la protéger et d’en assurer une gestion démocratique et citoyenne.
La défense de l’eau, du climat, de la biodiversité sont indissociables.
Agir pour l’environnement, c’est aussi agir pour l’emploi durable. »

Nous leur avons transmis cette contribution :

« À Illange la lutte continue. Les rebuts de production s’accumulent, stockés de façon anarchique et contraire aux règles environnementales et sanitaires. Knauf 2021 c’est toujours et encore du dioxyde de soufre, de l’ammoniac, du phénol, du formaldéhyde, des microparticules et des gaz à effet de serre. Nous subissons les conséquences du procédé archaïque de fabrication : LE CHARBON !

Les incidents depuis la création de cette usine soi-disant moderne et exemplaire, sont nombreux et Knauf ne donne des explications sur leur origine qu’après le signalement des riverains.

Aujourd’hui, les Stop Knauf Illange restent plus que jamais mobilisés, vigilants et exigent de la transparence de la part de ce gros pollueur. Nous ne pouvons nous satisfaire de la communication « filtrée » de l’exploitant.

Knauf doit rendre compte à celles et ceux que l’usine intoxique non seulement par sa pollution atmosphérique mais aussi à travers son agression sonore et olfactive.

Nous voulons les chiffres réels sur la quantité de rejets ; que les Mosellans impactés soient équipés de capteurs ; que son pseudo-comité de suivi de site devienne un réel lieu d’échanges et de concertation démocratique.

Nous exigeons de Knauf et des pouvoirs publics qu’ils prennent des mesures concrètes et efficaces pour réduire cette pollution.

Enfin, Stop Knauf Illange reste attentif à tout nouveau « grand projet inutile et imposé » qui pourrait émerger dans la région et nous soutenons les initiatives sur la protection de cette ressource vitale qui est notre bien commun à toutes et tous : l’eau. »

Une usine exemplaire…

Réglementation Environnementale 2020 : Les biosourcés ont-ils les moyens de bousculer la construction ?

Consacrés par la Réglementation environnementale 2020, les matériaux biosourcés semblent être en position de force pour s’imposer dans les modes constructifs face aux matériaux dits conventionnels. Mais si elles sont déjà structurées, les filières doivent tout de même adapter leurs rythmes de production et de distribution.

Un excellent article à lire chez nos ami·e·s de Stop Rock Wool :

Les Lorrains sont-ils de la chair à projet industriel pourri ?

L’industriel danois Rockwool, leader mondial de la laine de roche, a pour projet de construire une usine de fabrication à Soissons, dans l’Aisne. C’est une information qui ne manque pas d’interpeller les habitants du Thionvillois car ils sont passés par là.
À Soissons, on en est à la publication du rapport du commissaire enquêteur [PDF], et quelle n’est pas « notre surprise » d’apprendre que son avis est défavorable.
Regardons-y de plus près, il y a vraiment de quoi être étonné, et de quoi jeter un regard différent sur la saga de l’implantation de Knauf à Illange.

Les projets de Rockwool et de Knauf sont similaires par la nature du produit fabriqué, par l’objectif de production, autour de 110 000 tonnes/an, par le nombre des emplois prévus. Le projet de Rockwool se distingue toutefois par le recours à l’électricité comme énergie principale de fusion de la roche, et par conséquent la faible émission de gaz à effet de serre, comparativement à Knauf qui en émettra quatre fois plus avec l’utilisation du coke.

Il convient de noter une autre singularité du projet Rockwoll qui réside dans la manière de conduire son projet vis-à-vis de la population. Là où Knauf est passé en force en utilisant des méthodes qui relèvent des régimes politiques les plus détestables : omerta, achat des consciences des élus, pressions politiques, démarrage de travaux au mépris de la loi, non-respect du permis de construire, passe-droit avec la procédure « Fast Track » (« accélérée »), complicité de l’administration, etc… Rockwool de son côté organise une concertation préalable avec la population et attend patiemment d’avoir l’autorisation d’exploiter pour décider s’il va, au final, réaliser ou non son projet.

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Menschlichkeit : Knauf, derrière les murs

En ces temps troublés nous avons plus que jamais besoin de nous raccrocher à des valeurs (non boursières) sûres qui nous servent de repères dans la vie.

Knauf a bien compris le bénéfice qu’il pouvait tirer de la référence aux grandes vertus telles que la bienveillance, la sollicitude, « le Care » dans son acception anglo-saxonne. Ainsi, l’entreprise met en exergue la priorité donnée à l’homme, à travers son slogan « l’humain d’abord ».

Nous avons largement dénoncé l’impact de l’activité de Knauf sur la santé et la qualité de vie des riverains de l’usine d’Illange, mais que se passe-t-il à l’intérieur de l’usine ? Quelle réalité se cache derrière les slogans de Knauf en termes de management de la ressource humaine ?

Knauf est très attentif à la diffusion de l’image idéale, savamment construite d’une entreprise dynamique (challenge), imaginative (Create), et bienveillante (Care). Ainsi à travers les discours tenus aux autorités ou à travers les documents grand public de propagande (Fuse), Knauf distille l’image sécuritaire, d’une parfaite maîtrise du process industriel, d’une grande expertise dans le choix de ses matières premières pour réduire l’impact sur l’environnement, et surtout d’un autocontrôle des émissions si sophistiqué, si présent, si peu discutable, et qui donne de si bons résultats. C’est ce que chacun doit pouvoir imaginer quand il passe devant cette belle usine, bien propre, clinquante, exposée comme une vitrine illuminée, en bordure de l’autoroute. Et bien sûr, même si Knauf communique peu sur ce qui se passe à l’intérieur de l’usine, nous sommes invités à penser que ces mêmes vertus sont mises en œuvre, au quotidien, au cœur de l’outil de production.

Cette belle image commence toutefois à se craqueler et par les fentes suinte une autre réalité.

Nous avons ainsi été destinataires de témoignages multiples et concordants, venant de l’intérieur ou de personnels récemment écartés de l’entreprise, qui offrent une autre vision, qui montrent que l’humain est utilisé chez Knauf comme une matière première quelconque.

Voici quelques éléments qui nous ont été rapportés.

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Quand Knauf se prend pour Christo

Courrier d’une adhérente au sujet de notre article d’hier.

J’aime Christo, artiste célèbre pour avoir empaqueté des monuments, notamment le célèbre Pont-Neuf. Ses créations sont des œuvres artistiques, il s’approprie un lieu, in situ et pour une durée limitée. Knauf aurait-il une âme d’artiste, lui qui s’empresse de recouvrir sa merde d’une bâche gigantesque et verte ?

Si le projet du Pont-Neuf a nécessité plus de 40 000 m² de toile qui miroitait et changeait de teinte au soleil, j’aimerais savoir combien coûte à Knauf cette horreur qu’il impose aux habitants de Surdulica, leur laissant croire qu’avec des déchets emballés, ils ne risquent plus rien.

Si Christo en emballant le pont, veut offrir un regard neuf sur le plus ancien pont de Paris, Knauf désire simplement camoufler la pollution visuelle engendrée par son usine toxique.

La couleur de la bâche utilisée par Knauf n’est pas anodine : utilisation d’un produit vert par une entreprise qui ne l’est pas ; slogan abusif « Pour un monde meilleur » ; oui M. Knauf, vous excellez dans le greenwashing ou écoblanchiment. En fin de compte, vous n’êtes peut-être pas un artiste mais vous maîtrisez parfaitement l’art de la dissimulation…

Quinze ans après ?

Knauf aurait-il enfin décidé d’améliorer un peu son processus de production à Surdulica ? C’est ce qu’indique cet article (plutôt un communiqué enjôleur…) de Jugmedia du 19-11-2020.

Quinze ans que ces améliorations (et d’autres) sont nécessaires…. Il est possible que cet investissement soit lié au fait que, dans le cadre du processus de son adhésion à l’UE, la Serbie soit tenue de se mettre en conformité avec la réglementation environnementale européenne à compter de 2021 et n’ait que peu à voir avec une tardive prise de conscience des dégâts que l’usine continue de causer.

Quant au concept de « monde meilleur » grâce à Knauf, nous resterons pudiquement silencieux…

Jugmedia Surdulica : Knauf ne sera bientôt plus un pollueur.
par Gordana Nastić

Publié le: 19.11.2020.

Une immense colline composée de restes de laine de roche dans l’enceinte même de l’usine Knauf à Surdulica, diluée par des pluies diluviennes, polluant l’air et l’environnement des citoyens, lesquels ont manifesté en masse, sera bientôt un vestige du passé.

Cela a été confirmé par la direction de Knauf : Branislav Popovic, nouveau directeur de l’usine à Bela Polje (Surdulica), Stefan Kostic, directeur de production, et Marija Ilic, directeur du marketing au siège de Belgrade.

« En tant qu’entreprise socialement responsable, nous voulons remplir les obligations que nous avons envers les citoyens de Surdulica, conformément aux résultats de l’étude d’impact environnemental», a souligné Marija Ilic.

Stefan Kostic, le directeur de production, souligne que Knauf le mois dernier a réalisé une autre promesse faite aux citoyens et a changé la bâche en tissu géotextile vert recouvrant la colline des déchets, empêchant ainsi les vents et la pluie de faire s’envoler la poussière et les restes de laine.

La direction de l’entreprise a indiqué au public que les déchets de cette colline seront bientôt recyclés.

Branislav Popovic, directeur de Knauf à Surdulica, insiste sur le fait qu’au milieu de l’année prochaine, l’usine lancera un investissement de 12 millions d’euros et que la majeure partie de l’argent sera investie dans des équipements modernes qui augmenteront la capacité de recyclage.

Le solde sera utilisé pour la construction d’ une nouvelle cheminée de 75 m, de nouvelles technologies seront déployées afin de résoudre le problème des odeurs désagréables à Surdulica.

Grâce à cet investissement, l’usine de Surdulica s’engagera activement dans la nouvelle stratégie de développement durable nommée « Pour un monde meilleur » actuellement mise en œuvre par l’ensemble du Groupe Knauf dans le monde entier.

Knauf Illange et Rockwool Soissons

Nous relayons régulièrement ce qui se passe à Soissons (Courmelles, plus précisément) face au projet d’implantation de l’usine Rockwool, car contrairement à ce que nos adversaires ont cru bon, à un moment, de nous reprocher, nous ne sommes du genre « Pas de ça chez moi ! » (Nimby – Not in my backyard – pour les adeptes du globiche) et nous apportons notre soutien total à Stop Rockwool.

Il existe deux différences notables dans les deux situations, mais il y a surtout de formidables similitudes.

  • Rockwool veut produire à l’électricité, ce que Knauf a reconnu ne pas savoir faire.
  • Rockwool a organisé une « concertation » en 2019, contrairement à Knauf qui a débarqué à la hussarde après avoir obtenu l’accord de l’Élysée pour une procédure « voie rapide » (fast track en langage administratif niveau IV) et un vote favorable du CD57 passé inaperçu début 2018, la population n’étant informée que par un article élogieux du RL fin mai 2018.

Pour le reste, les deux dossiers sont tout à fait similaires :

  • Processus de production de même type avec génération des mêmes poisons et nuisances, à l’exception du dioxyde de soufre et du volume de CO2 rejeté.
  • Soutiens politicien, financier et institutionnel à l’identique pour chaque projet : Conseil départemental (Patrick Weiten) et agglo du grand Soissons (Alain Crémont, maire de Soissons et président de l’agglo), les aides financières mobilisées, les moyens de propagande en faveur des projets, approximations proches du mensonge par omission, mantra du « tout pour l’emploi », matraquage du « N’ayez pas peur bonnes gens, c’est pour votre bien et celui du territoire », méconnaissance des aspects techniques du dossier, ignorance crasse et volontaire des enjeux environnementaux et sanitaires par les décideurs de droit auto-divin.
  • Absence de volonté de développement des alternatives à l’isolation minérale polluante en innovant dans de vraies solutions biosourcées et soutenables. Nous restons pour notre part persuadés que le sacro-saint marché contraindra sous peu les Chevaliers du minéral à faire plancher leurs bureaux d’études et de recherches sur ces innovations nécessaires et il n’est d’ailleurs pas impossible que ceux-ci y travaillent déjà.
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Contre la contamination du monde, refusons l’implantation d’une usine polluante à Soissons

Néfaste pour l’environnement, néfaste pour la santé : l’auteur de cette tribune dénonce l’implantation, dans le Soissonnais, d’une grande usine danoise de fabrication d’un isolant polluant, la laine de roche. Plutôt que d’artificialiser — toujours plus — les sols, pourquoi ne pas choisir un projet maraîcher «plus en harmonie avec les habitants, les ressources locales»?

À lire sur le site de Reporterre