À PROPOS DE (2)

Anthony Scaglione et Mark Leverton (Knauf Insulation), entretien avec le RL paru le 15 février 2020). [lien externe]

1) L’origine du coke utilisé par Knauf à Illange : dans le dossier d’instruction ICPE, le coke est indiqué comme étant fourni par la société Italiana Coke à Cairo Montenotte (Italie). Le 1er octobre 2018 à Metzervisse, devant la Communauté de Communes de l’Arc mosellan, M. Coune annonce que le coke viendra de Pologne. Page 101 du rapport du Commissaire-enquêteur du 15 novembre 2018, Knauf répond qu’il viendra de Tchéquie. Maintenant en 2020, M. Leverton dit que le coke vient d’Allemagne…

Nous ne savons toujours pas sur quels critères physico-chimiques ce coke est sélectionné. La présence, inexpliquée par Knauf, de trop importantes quantités d’arsenic dans les poussières de fumée (cf. rapport de l’Inspection classées du 15 janvier 2020) pourrait-elle s’expliquer par un mode de sélection insuffisamment strict ? Il se peut également que l’arsenic provienne des roches puisque l’arsenic se trouve un peu partout dans la nature.

(Extrait de la page 5/12 du rapport de l’Inspection des installations classées du 15-1-2020)

Dommage et tout à fait anormal que Knauf, si soucieux de communiquer par ailleurs, soit très « taiseux » sur ce sujet de santé publique, surtout s’il n’y a aucun risque.

2) De même, si aucun « constat relatif aux rejets atmosphériques n’a fait l’objet à ce jour de proposition de suite administrative de la part de la Dreal » (cf. article du RL), M. Leverton ne mentionne pas que l’usine doit encore fournir à la DREAL l’ensemble de ses mesures atmosphériques puisque :

(page 4/12 du même rapport de l’IIC)

Après avoir clamé sa volonté spontanée de mettre en place un comité de suivi dès la publication de l’arrêté préfectoral d’autorisation d’exploitation (21-12-2018), ce qui est repris dans la recommandation n°3 des commissaires-enquêteurs, Knauf annonce avoir abandonné ce comité puisque « ce n’est pas une obligation légale » et plus d’un an après la publication de l’autorisation d’exploitation, déclare qu’il est  «en train de plancher»  sur la création d’autre chose que ce comité fantôme.

(Page 137-139 du rapport du Commissaire-enquêteur du 15 novembre 2018)

Knauf veut être libre de communiquer comme il veut, à qui il veut, ce qu’il veut, quand il veut. Et M. Leverton embraye sur « Fuse », présenté comme source d’information quand ce n’est qu’un vecteur de communication commerciale. Nous espérons toutefois que dans le nouveau Fuse annoncé, Knauf aura à cœur de diffuser la fin de non-recevoir qui lui a été adressée par ladite Ligue de Protection des Oiseaux en date du 7 octobre 2019 [fichier PDF].

Rappelons qu’à ce jour le Préfet de Moselle n’envisage pas à ce jour la création d’une Commission de Suivi de Site, ce qui à nos yeux, est totalement incompréhensible.

3) Transparence : l’exemple de l’usine Knauf de Surdulica (Serbie) où les autorités locales ne peuvent pénétrer dans l’usine, où la population n’est informée de rien sauf par les odeurs et le bruit, où des transports suspects et les dégagements de fumées les plus toxiques ont lieu la nuit, nous donne une idée plus nette de la conception qu’a Knauf de la transparence , qui correspond bien à ce que nous vivons depuis le début du projet d’implantation de l’usine devenu réalité. Knauf devrait déposer un brevet de transparence opaque qu’il maîtrise bien mieux que son procédé de fabrication !

4) Besoin d’amour ? Mais si, Knauf veut qu’on l’aime sinon ils ne dépenseraient pas de conséquents budgets pour séduire une population réticente. Il est vrai que Knauf s’aime surtout lui-même, à la folie. Nous avons encore en mémoire les paroles d’un des deux commissaires-enquêteurs nous faisant part d’entrée de la vénération (ce fut le terme précis) des cadres de Knauf pour leurs patrons de la famille Knauf, par ailleurs adhérents au « contrat familial des 22 » évoqué par les juges de la Cour de Justice européenne en 2010 dans l’affaire d’entente illicite sur les prix des produits plâtrés. Les 22 seront près de 30 maintenant, mais que ne ferait pas Knauf pour être aimé et adulé, et donc consommé sans modération au prix fort ? Ses publications sont une somme d’autosatisfaction travaillée, construite et fièrement revendiquée.  

5) Du coke en provenance des Vosges? À voir… À notre avis M. Leverton confond avec la roche et les journalistes n’ont pas relevé l’erreur, si c’en est une.