Les retombées économiques de Knauf : 390 euros pour chacun des 21.840 camions par an

Camemberts Knauf

Knauf annonce 20 millions de retombée économiques

L’arrondi est généreux puisque l’addition donne plutôt 19,2. Mais étudions cela dans le détail.

Un petit 1 % (200.000 euros) irait aux hôtels, restaurants et autres (snacks?). À 65 euros la chambre d’hôtel, cela correspond à 3000 nuitées, plus de 8 nuitées par jour ; ou 8.000 repas à 25 euros, c’est-à-dire 20 repas par jour. Pour qui ? On ne sait pas. À croire que Knauf va faire de cette usine un pôle touristique.

Un million et demi devrait aller aux impôts. Ce chiffre ne dit pas quel montant reviendrait aux collectivités locales.

Deux millions seraient prévus pour la maintenance externalisée. La sous-traitance a ses avantages…

Sept millions seraient versés en salaires.

Enfin, la plus grosse part du camembert, huit millions et demi d’euros, serait à mettre au profit des « Transports ».

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Knauf : toujours de grandes ambitions pour la mégazone

Nord Moselle + réunit les six EPCI du nord de la Moselle.

Lors de la réunion de son conseil d’administration le 21 juin 2018, Pierre Cuny, maire de Thionville et président de la Communauté d’Agglomération Portes de France-Thionville annonce que « l’entreprise Knauf a décidé de venir s’implanter sur la Mégazone avec la construction d’une première unité de production. Le groupe a aussi pris des options pour des tranches supplémentaires dans l’avenir. » [fichier PDF]

« Le groupe a aussi pris des options pour des tranches supplémentaires dans l’avenir » selon Pierre Cuny.

Cette information rejoint le faisceau d’éléments qui confirme les très grandes ambitions qu’a l’entreprise Knauf pour la mégazone. La récente embrouille sur les panneaux d’affichage du permis de construire est également suspecte…

Voir nos articles sur la MégaKnauf et sur Illange-le-Plateau.

Knauf : la radioactivité là où nous ne l’attendions pas

Cattenom, nous connaissons, bien même…

Nos voisins du Luxembourg, de Wallonie et de Sarre connaissent aussi très bien peut-être même mieux car ils ressentent l’implantation de cette centrale nucléaire au mieux comme un mépris de leur environnement et de leur santé, au pire comme une provocation délibérée de notre pays.

Pastilles d’iode, incidents divers répétés, mesures de contre-mesures, mine d’or pour les experts de tout « poêle »… !

Et voilà qu’un autre « poêle » se dévoile, lentement, au rythme lancinant d’un effeuillage qui n’en finit pas, accompagné d’une musique obsédante sur les mots de paroliers trop connus, trop entendus et souvent mal élus. « Le travail c’est la santé », chantait Riri. Et nous nous obstinons à fredonner « C’est pas la joie » de nos voix fluettes mais de plus en plus nombreuses avant que le ciel ne nous tombe sur la tête.

Les temps ont changé, les poêles devenus hauts-fourneaux sont rebaptisés cubilots, mais c’est le même boulot. Un couche de roche, une couche de coke, à hauteur de cuve et il n’y a plus qu’à tirer le jus de l’oseille. Le baeckeoffe des mineurs est devenu le baecknauf des pollueurs, et la Marquise va très bien.

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Un projet d’usine de laine de roche à Soissons

C’est un concurrent de Knauf, cette fois, qui a l’ambition de s’installer près de Soissons : 140 millions d’euros pour monter l’usine, 150 emplois et une multitude de retombées « économiques »… mais aussi des retombées de polluants à foison.

Rockwool, groupe danois, est le numéro 1 de la laine de roche. Il n’hésite pas lui non plus à abuser de l’écoblanchiment pour vendre ses produits : naturel, inépuisable, isolation naturelle par excellence, pur produit de la nature, durable et l’inévitable bilan carbone positif

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Knauf : pollueur des cours de récré

« Ribambelles« , « les chaperons rouges« , « les petits de l’Olympe« , « les Petits Phénomènes » qu’ils sont jolis les noms de ces lieux d’accueil pour nos bambins !

« Prévert« , « Moulin« , « Pasteur« , « Saint-Exupéry« , « Schuman« , « Mermoz » : des noms chargés d’histoire sur la façade de ces écoles.

Le point commun de tous ces lieux, c’est qu’ils sont à moins de 3000m du projet de l’usine Knauf. L’école primaire d’Illange est à 350m. Le stade est à 100m. Le parcours de santé de Yutz où les écoliers vont faire du sport se trouve sous les retombées maximales…

Les membres de notre association en sont convaincus : la construction d’une usine qui va dégager annuellement plus de 850 tonnes de produits toxiques dans l’atmosphère pour la fabrication d’un produit qui est une véritable aberration écologique est inenvisageable. D’autant plus inenvisageable qu’on voudrait la construire à 350m d’une école.

Mais les élus promoteurs-du-développement-économique-à-n’importe-quel-prix vous le disent : « L’ARS et l’Autorité environnementale ont donné un avis positif ! »

C’est toujours pratique d’avoir une Autorité sur qui s’appuyer. Ça permet de diluer la responsabilité

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La laine de roche idéale contre le feu ?

En cas d’incendie, ce n’est jamais le feu qui tue mais ses conséquences ou les manifestations qui lui sont liées : par ordre statistique, la panique d’abord, puis l’asphyxie par les émissions de fumées, et l’effondrement enfin.

La tenue au feu et la conservation des qualités mécaniques des parois comprenant des isolants inflammables tiennent avant tout au comportement des parements et des éléments de structure. Ce n’est qu’en troisième lieu que les caractéristiques des isolants influent, et cela, plus par leurs propriétés thermi­ques propres que par leur inflammabilité théorique.

Des tests de tenue au feu de deux toitures de même résistance thermique selon isolant employé ont été réalisés par l’IBMB (Institut für Baustoffe, Massivbau und Brandschutz) en Allemagne.

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Debout, les enfumés !

Illustration : Le cri d’Edvard Munch

Extrait du journal Mediapart : «  Le Rapport Spécial 1,5 du GIEC a été adopté lundi matin par 195 pays. Ce rapport explique qu’il reste une chance minime de maintenir le réchauffement sous les 1,5° si des décisions d’ampleur sont prises dans les toutes prochaines années. Mais l’alignement des planètes politiques rend un tel sursaut hautement improbable. »

Voilà, tout est résumé là ! En lisant le rapport du GIEC et en constatant de quelle façon laxiste il est pris en compte par les états, on comprend que les scientifiques du monde entier, de plus en plus unanimes (Claude Allègre a avalé son chapeau !), s’esbignent en vain à tirer la sonnette d’alarme dans un désert politique où les responsables ne font que semblant de croire à la catastrophe qui nous est promise par le réchauffement climatique.

Alors, à moins d’un miracle…

Mais dans le même temps, nous apprenons la victoire des manifestants anti-charbon en Allemagne : dans la forêt de Hambach, la mine ne s’étendra pas ! Hourra ! Voilà une action qui marque la puissance que peuvent développer les simples citoyens lorsqu’ils s’unissent, un signe qui ne trompe pas, qui est de l’ordre de l’insurrection : l’étendard des défenseurs de la planète et de l’humanité a été hissé très, très haut, et la logique de la croissance et des emplois au prix de la santé et de la destruction de notre propre écosystème a été battue en brèche.

Le combat de Stop Knauf Illange et de tous ses sympathisants est exactement de cette dimension : universel. Outre la défense des riverains contre une industrie polluante, il vise lui aussi à briser le cercle vicieux qui nous enferme dans cette dépendance létale à l’égard du système libéral de production (du moment que ça rapporte, tant pis pour les dommages collatéraux).

Et pour quel enjeu ?

Eh bien, précisément pour pallier les défaillances, les atermoiements, la passivité, la pusillanimité des états et des collectivités à l’égard de ce problème majeur et inédit que l’humanité doit affronter et résoudre dans les plus brefs délais. On évitera ainsi que la planète finisse en enfer et dans le chaos à 2, 3 ou 4 degrés supplémentaires ; et là, chaque action compte.

Haut les cœurs, les amis ! Nous sommes disséminés de par le monde mais nous agissons tous ensemble ; chaque foyer de lutte s’ajoutant aux autres nous libère et nous donne espoir : les industriels, les financiers, les politiques, tous devront plier devant l’urgence sanitaire et environnementale… maintenant.

Oui, le moment est venu, le moment est crucial. Notre victoire à Illange est nécessaire car elle marquera le début du changement de cap.

Alors, qu’en son âme et conscience, chacun prenne ses responsabilités !

Rappelons-nous : l’humanité ne peut vivre que dans un seul écosystème et c’est celui-là qu’elle détruit si nous laissons faire.

Informations complémentaires : ReporterreFuturaPlanète

Le contrat familial des 22

La Commission européenne inflige à quatre sociétés productrices de plaques de plâtre une amende d’un total de 478 millions d’euros :

  • BPB : 138,6 millions d’euros
  • Knauf : 85,8 millions d’euros (presque le prix d’une usine neuve)
  • Lafarge : 249,6 millions d’euros
  • Gyproc : 4,32 millions d’euros

La lecture attentive de l’arrêt en appel de la Cour de Justice européenne du 1er juillet 2010 (aff. C-407/08 P) nous apprend quelques points intéressants.

Knauf est au regard du juge européen « une entité économique intégralement possédée par 22 membres de la famille Knauf ». Les montages juridiques et financiers des nombreuses activités de Knauf, au travers de ses filiales de par le monde, n’empêchent pas le juge de considérer qu’il existe entre ces 22 personnes physiques « un contrat familial » dont l’objet est «d’assurer une direction et une gestion uniques des entreprises Knauf ».

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